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  • Hariulfus

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 18:17

 

Coups de pelleteuses dans les arènes romaines
Arnaud Clairand, celui qui a découvert les dégâts hier après-midi, rue des Arènes-Romaines. / (Photo NR)
Arnaud Clairand, celui qui a découvert les dégâts hier après-midi, rue des Arènes-Romaines. / (Photo NR)
Le chantier de remplacement d’une canalisation de gaz, rue des Arènes- Romaines, est stoppé. Une entreprise a détruit des murs souterrains.

C’est en se promenant rue des Arènes-Romaines, mercredi soir, qu’il a découvert le pot-aux-roses… Arnaud Clairand, ancien élève de l’école du Louvre, défenseur du patrimoine poitevin, ne décolère pas : « En me promenant le long de la tranchée, j’ai vu apparaître un certain nombre de murs antiques coupés dont un totalement saccagé ! » (ndlr : dans le cadre deCœurd’agglo, GRDF procède actuellement au remplacement d’une canalisation de gaz et à la pose de câbles basse tension dans le secteur)
Dans ces rues circulaires, témoins de la présence des plus grandes arènes de la gaule romaine, presque entièrement détruites en 1858, l’entreprise Bonmort réseaux a donc sérieusement endommagé des murs antiques sur plusieurs dizaines de mètres.

“ Les leçons n’ont
sans doute
pas été tirées ”

Ce n’est pas elle que le citoyen Clairand entend incriminer directement : « Le problème sous-jacent c’est que la ville a délivré une autorisation de travaux sans s’assurer d’un minimum de surveillance archéologique. C’est le même problème qu’il y a quelques mois place Leclerc. Depuis plusieurs mois, on réclame la création d’un service archéologique municipal… » Après avoir prévenu mercredi soir le service régional d’archéologie et invité la presse à constater les dégâts, Arnaud Clairand a déposé plainte contre X, hier, en fin d’après-midi au commissariat de Poitiers pour « destruction de site archéologique ».
A ses côtés, Alain Tranoy, ancien président de l’Université de Poitiers et ancien professeur d’histoire ancienne, s’est dit « déçu. La ville avait tous les relevés. On ne demande pas la préservation de tout ce qu’il y a sous terre mais le temps pour les études. C’étaient quand même les plus grandes arènes de Gaule. Après les dégâts des années soixante-dix, les erreurs des mois passés (lire ci contre) on pouvait penser que les leçons avaient été tirées. »
Pour Bernard Cornu, adjoint à l’urbanisme, « c’est une très mauvaise nouvelle. Poitiers est blessée. Légalement, c’est au maître d’ouvrage de s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes. Il a été un peu négligent. Mais c’est aussi et surtout la responsabilité de l’Etat. Les travaux ne reprendront sans doute pas avant le début de la semaine prochaine, lorsque l’Inrap (1) sera venu dire comment il faut procéder. »
Manifestement ennuyé par ce nouveau coup dur porté au patrimoine poitevin, l’élu a promis de réfléchir à la mise en place d’une nouvelle réflexion avec les services de l’État (la Drac) et les services d’archéologie. Il souhaite aussi « repréciser » les choses avec les entreprises. « Quand on donne une autorisation de travaux, il faudra encore mieux signaler leurs obligations aux entreprises. » Cela suffira-t-il à calmer la colère des amoureux du patrimoine ?

 

http://www.poitiers.maville.com/actu/actudet_-Coups-de-pelleteuses-dans-les-arenes-romaines_loc-1722459_actu.Htm

 

Jean-Michel Gouin  la Nouvelle République  
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