
O n se croirait dans « Indiana Jones », lance un Jocondien, accoudé aux barrières qui encadrent le chantier. Hier après-midi, à ses côtés, de nombreux curieux observent la scène qui se déroule place François-Mitterrand, juste en face de la mairie. Depuis lundi, huit archéologues dépoussièrent, époussettent, découvrent les premiers squelettes qui sortent de terre. Pour l’instant, l’équipe travaille au décapage, phase qui constate à dégager sur de grandes surfaces les structures archéologiques.
Huit semaines
de fouilles archéologiques
Une fouille prévue de longue date. « Nous savions qu’une église médiévale se trouvait ici, ainsi que le cimetière paroissial qui l’entourait, rappelle Pierre Papin, responsable de l’opération pour le service archéologique du conseil général. Les dates de fouilles ont été calées pour ne pas gêner le bon déroulement du chantier du tramway. Une fois les huit semaines de fouilles terminées, la plateforme sera installée. »
Les fondations qui se dégagent du chantier sont les restes de cette église du XIe ou XIIe siècle, abandonnée en 1868. La sépulture se découvre également peu à peu. « L’emplacement de cette église était tombé dans l’oubli, il a été redécouvert dans le cadre des travaux du tramway. Des sources écrites nous permettent de situer approximativement la date d’origine de cette église. La fouille va permettre de préciser ces sources. »
Les fouilles sont réalisées conjointement entre le service de l’archéologique du conseil général (Sadil) et l’Inrap, l’Institut national de recherches archéologiques préventives. Dix archéologues – dont deux spécialisés en anthropologie pour la fouille des squelettes – un topographe, un gestionnaire du mobilier archéologique et des techniciens sont à l’œuvre pour le ramassage des os et le prélèvement des squelettes, avant que ne démarre l’étude anthropologique des ossements. L’objectif sera alors de déterminer l’âge et le sexe des personnes enterrées ici, et éventuellement trouver les pathologies décelées.